10 mai 2011

Interview: SCARLET QUEENS


On a rencontré les mecs de Scarlet Queens à l'occasion de la sortie de leur nouvel EP, Outside Play, et croyez-nous ces gars iront loin alors suivez les de près ! Et puis si vous ne nous croyez pas, allez écouter leurs morceaux dans le player à la fin de l'interview...


PE: Bon alors, comment ça va ?
Gaspard: Très bien, très très bien.
Quentin: On vient de manger donc on est un peu mou…
Gaspard: Ouais on a mangé un truc japonais dégueu.

2/ Pourquoi avoir choisi « Scarlet Queens » ?
Gaspard: En fait ça vient du nom qu’on donnait aux prostituées de luxe à Londres au XVIIIe siècle et on trouvait que c’était un nom très imagé qui collait à ce qu’on avait envie de faire en tant que musiciens.
Raphael: Ca évoque un univers très rococo, en même temps glamour, assez kitsch, très flamboyant.
Gaspard: Ouais, c’est le nom d’une variété de roses également donc ça nous permettait d’avoir un truc graphique au niveau de l’identité visuelle ça ouvrait sur énormément de choses.

3/ Et au niveau du nom, comme c’est apparemment un nom de prostituée, c’est que vous êtes des garçons…
Gaspard: … On est des garçons très faciles !
PE: Donc ça vous représente ?
Raphael: Bah en fait Gaspard est gigolo à mi-temps.
Gaspard: En fait je l’ai été (rires) Non mais c’est vrai !
Raphaël: Enfin il est mannequin donc c’est pareil (rires)
Gaspard: Ouais maintenant je suis mannequin mais avant j’avais des coups de fils de personnes âgées mais j’ai jamais eu de rendez-vous. (rires) Non mais c’est vrai, autant le dire j’étais sur un site et je m’appelais Léonard sur le site…
PE: D’accord, on le dira à nos lectrices.
Gaspard: Ouais mais vous n’êtes pas obligées de le mettre dans l’interview…
PE: C’est à nous d’en juger ! Attention quand même à ce que vous dites (rires)

4/ Bon et sinon, vous pouvez nous parler de votre EP qui vient de sortir ? Pourquoi est-ce qu’on devrait l’acheter ?
Raphaël: Parce qu’il est bien et qu’on l’a fait avec amour.
Gaspard: Pourquoi vous devriez l’acheter ? Parce qu’on y a mis tout notre cœur, ça mérite d’être écouté.
Raphaël: En fait ça fait beaucoup de temps qu’on travaille dessus. Certains morceaux sont des anciens morceaux du groupe qu’on a réadapté en électronique. On l’avait déjà fait pour un ancien EP et là on le refait encore plus. On a passé deux mois cet été en résidence dans un studio pour tout maquetter, pour tout répéter, trouver le plus d’idées possibles. Et donc grâce au travail préparatoire on a pu aller encore plus à fond dans les choses qu’on voulait faire. Il y a encore des pistes à explorer mais ça on le fera après, pour nous on a quand même été là où on voulait sur cet EP là.

5/ Et du coup quelles ont été vos influences sur l’EP ?
Gaspard: Elles sont multiples et très variées. On a tous les trois des univers assez différents et si on rajoute le batteur et le bassiste qui, eux aussi, ont leur univers c’est un mélange de tout. C’est ça l’avantage, c’est ce qu’on voulait faire. Raphaël a apporté peut-être plus d’influences electro.
Raphaël: Au départ on a quand même une basse commune et puis pour chacun on a nos trucs spéciaux. Moi dans l’electro c’est très Warp. J’écoute beaucoup Jackson & His Computer Band, Flying Lotus, SebastiAn aussi m’a pas mal influencé.
Gaspard: Pour ma part c’est vrai que c’est plus le côté rock vintage, années 60-70, les Velvet, David Bowie, les Doors… Tous les grands noms quoi. C’est peut-être plus mon univers.
Quentin: En ce qui me concerne, quand on enregistrait j’étais plus influencé par toute la vague années 90-2000 des groupes anglais comme…
Gaspard: Worlds Apart… (rires)
Quentin: Non enfin un peu trip-hop aussi genre Archive, Massive Attack, Porthishead, Kasabian… Y’en a pleins aussi, c’est très très vaste. On est influencé par tout.

6/ Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Raphaël: L’argent (rires)
PE: Ah bah c’est un peu foutu !
Gaspard: Ouais c’est clair. Je pense pas qu’on ait choisi la voie la plus facile, loin de là. C’est vrai que parfois je me dis que si on avait pu faire un parcours assez commun, aller dans une école bien, ça aurait peut-être été plus facile mais c’est juste la passion. Quand t’es passionné par quelque chose tu essayes de le faire à fond, on est dans une société où le rêve n’a plus vraiment de place.
Raphaël: Oh mec nan… (rires)
Gaspard: Mais je pense ce que je dis ! (rires) C’est risqué mais on essaye de le faire à fond. Si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas tant pis.

7/ Pourquoi vous avez choisi d’utiliser l’anglais dans vos chansons ?
Gaspard: Pour s’exporter tout simplement.
Raphaël: Oui c’était plus pour le côté universel et aussi parce qu’on écoute des choses en anglais, c’est juste qu’on a l’habitude d’entendre ça.
PE: Vous avez jamais pensé à faire quelque chose en français ?
Raphaël: Si, Quentin a écrit quelques textes en français pour le prochain EP. Y’aura deux chansons en français. On n’est pas du tout bloqués dans l’anglais.
Quentin: J’écris mes paroles en français au début et ensuite je les traduis avec des potes bilingues mais on n’est pas focalisés sur l’anglais, ça c’est fait naturellement. On est dans une époque maintenant où en France, y’a pleins de groupes qui font des choses en anglais et ça marche, ça sonne pas bizarre, comme par exemple Naive New Beaters ou Phoenix.

8/ Et si vous pouviez travailler avec un artiste, mort ou vivant, ce serait qui ?
Gaspard: Wow quelle question superbe !
Raphaël: Bowie
Quentin: Brian Eno
Gaspard: Serge Gainsbourg, en fait y’en a tellement que c’est pas évident.
Raphaël: Moi en ce moment c’est la voix de Bjork que j’aimerais bien utiliser dans un morceau mais bon, ça n’arrivera jamais.
Gaspard: Sinon pourquoi pas avec des musiciens classiques comme des violonistes. Ce serait cool de travailler avec un orchestre.

9/ A part l’EP qui vient de sortir, vous avez d’autres projets en vue ?
Gaspard: Un maximum de concerts pour cette année. Le premier de la série ce sera à la Scène Bastille le 6 mai pour la Release Party. Le tourneur qu’on a trouvé va faire en sorte qu’on ait des dates régulières et on part cet été en résidence avec les producteurs, on va s’isoler à la campagne pour travailler et enregistrer le prochain EP.
Raphaël: Le prochain EP sera plus électronique, plus expérimental et sortira en janvier prochain. Sinon on compte aussi travailler l’aspect visuel, on veut faire de nouveaux clips, des choses interactives. On veut créer un univers visuel du groupe. Ça va être pas mal de boulot aussi parce qu’on y accorde vachement d’importance et pour l’instant on n’a pas eu beaucoup de temps pour se consacrer à une identité visuelle particulière.

10/ Et un LP c’est pas dans vos projets ? Parce que vous nous parlez d’un prochain EP, vous n’avez pas pensez à un LP ?
Quentin: Bah justement l’EP qui est sorti ce mois-ci est fait de pas mal d’anciens morceaux rock qu’on a réadapté en rock electronique, le prochain EP sera plus electro que rock, ce sera que des nouveaux morceaux. Et justement, pour le LP qui suivra en septembre 2012 ce sera une synthèse des deux, donc rock/electro. Ce sera deux aspects vraiment poussés et travaillés. On n’est pas encore prêts pour un album, il faut encore bosser.
Raphaël: On préfère attendre et prendre le temps qu’il faut pour sortir quelque chose de beton quoi.

11/ Un souvenir d’un concert qui vous a marqué ?
Gaspard: C’était au Cabaret Sauvage, Raph’ n’était pas encore dans le groupe à l’école. C’était pour un gala d’une école. La salle était incroyable, en plus ça collait parfaitement à notre univers.
Quentin: Moi c’était au Showcase, on avait joué assez tard donc y’avait beaucoup de monde et c’était un de nos premiers concerts. On avait de la chance de se retrouver là, c’était un bon souvenir. C’était une salle cool, y’avait beaucoup de monde, on n’était pas très bons. C’était au début mais ça reste un très bon souvenir !

12/ Du coup comme vous êtes trois, vous pouvez nous donner un mot chacun pour définir votre musique ?
Gaspard: Voyage
Raphaël: Confrontation
Quentin: Euh… Je sais pas trop (il réfléchit). Euh je sais pas, allez jambon tiens ! (rires)

13/ Est-ce que vous êtes plus Psychedelic ou Electric ?
Raphael: Electric perso.
Quentin: Moi plus Psychedelic
Gaspard: Ouais moi aussi Psychedelic.
Raphaël: Bon bah j’me casse ! (rires)
PE: Bon bah c’est bon pour nous.
Gaspard: Ok bah à nous alors ! Vous vous êtes rencontrées comment ?
PE: On s’est rencontrées à un concert y’a 6 ans.
Scarlet Queens: De qui ?
PE: … De Keane (rires)
Quentin: Et vous avez commencé votre webzine y’a combien de temps ?
PE: Ca fait trois ans maintenant.
Gaspard: Alors pourquoi ce nom, Psychedelic Electric ?
Zohra: Parce qu’à l’époque où on a décidé de créer le webzine moi j’étais à fond dans la musique electro, j’avais complètement abandonné le rock et Ophélie écoutait que des trucs 60’s, de la musique yéyé, psychédélique…
Gaspard: Droguée va ! (rires)
Ophélie: Du coup on a décidé de créer Psychedelic Electric.


1 commentaire:

Cassius a dit…

Cool cette interview, du français bien barré encore ! Merci pour la découverte !